L’émerveillement face aux détails d’apparence insignifiante permet au photographe de plonger au plus profond de lui, de soigner l’amour-propre, de reconstruire la confiance en soi et de retrouver par des voies détournées le chemin de la santé.
“Le monde se noie sous nos yeux, lesté par ses grandes causes, ses combats inégaux et sa comptabilité cynique qui engloutissent notre sensibilité dans leur sillage. Tapie dans les profondeurs toutefois, celle-ci ne meurt pas. Elle survit discrètement et attend en silence le retour inexorable de la légèreté, le goût des petits riens, la soif d’existence. Alors une feuille après l’autre, la sensibilité émerge, se montre soigne l’âme et rappelle miraculeusement à la tristesse qu’un monde qui se noie annonce toujours un monde meilleur.
C’est au fond de moi que ce monde là s’est noyé, jusqu’à ce que ces feuilles espiègles, entre deux vies, permettent à ma sensibilité d’émerger à nouveau dans la joie.